La chanson de Barbara célébrée par les femmes


L’album « Elles&Barbara » par Victor Hache. Dans l’album Elles & Barbara, treize artistes revisitent le répertoire de la Dame en noir, morte il y a vingt ans.

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Jusqu’ici, Barbara avait eu droit à des hommages masculins (Patrick Bruel, Gérard Depardieu, création au Printemps de Bourges d’Alexandre Tharaud avec Dominique A, Albin de La Simone, Vincent Delerm…). Aujourd’hui, ce sont les femmes qui revisitent son univers à l’occasion des vingt ans de sa disparition. Treize artistes qui offrent dans l’album Elles & Barbara (Mercury) une interprétation agréable mais plutôt sage du répertoire de la Dame en noir.
Zazie ouvre le bal de manière originale en donnant des airs rock à la Solitude. Daphné fait revivre Marienbad : « Barbara, c’est intense en émotion, confie-t-elle. Ses chansons pour moi sont comme des visions. » Pour les interpréter, il faut y mettre de la souffrance, de la théâtralité, du pathos. Ici, on a préféré être dans l’émotion, en ne cherchant pas à imiter l’icône de la chanson française. Jeanne Cherhal au piano est à l’origine d’une interprétation tout en retenue de Nantes : « Barbara n’est pas facile à reprendre. Tout l’enjeu, c’est de ne pas calquer les originaux et d’aborder les choses avec humilité.»
Barbara a toujours donné le frisson.
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Pour Édith Fambuena, la réalisatrice du disque, il était important de « couper le cordon pour que chaque artiste y mette son émotion ». Juliette Armanet a ainsi cherché à être « détachée pour ne pas surjouer l’Aigle noir » : « Elle est inimitable. C’est une équilibriste marchant sur le fil entre le tragique, la légèreté et l’espièglerie. Elle est saisissante quand elle chante avec ce truc de drama queen envoûtant. » Dani, elle, prête sa voix nicotine à Si la photo est bonne : « Barbara m’a toujours donné le frisson », avoue-t-elle, alors qu’Élodie Frégé se fait sensuelle sur Parce que je t’aime : « C’est très difficile de ne pas se laisser déborder par son émotion. Il ne faut pas trembler quand on l’interprète. »

Patrick Bruel : « Barbara, c’est toute ma vie »


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ENTRETIEN. Le chanteur revient avec « Très souvent, je pense à vous ». Un album éminemment sensible aux mélodies mélancoliques où il reprend quinze classiques de la Dame en noir, qu’il admire depuis son enfance.
 

Vous rendez un magnifique hommage à Barbara à travers cet album.

Comment avez-vous abordé son univers ?

Patrick Bruel: Barbara, c’est un peu toute ma vie. J’y suis très attaché depuis l’âge de 8 ans, depuis que j’ai découvert cet album Bobino, enregistré en 1967 et ces chansons Madame, À mourir pour mourir, Ma plus belle histoire d’amour. Pourquoi un enfant de 8 ans était-il touché comme ça, par ces mots ? Pourquoi l’adolescent que j’étais a eu besoin qu’elle dise les mots qui ne pouvaient pas sortir ? Pourquoi j’ai vu tous ses concerts à partir de 1974 ? Ce sont des questions auxquelles j’ai peut-être fini par répondre avec cet album. J’avais déjà chanté Vienne en concert et Dis quand reviendras-tu une ou deux fois, mais toutes les autres chansons du disque, je ne les avais jamais interprétées. Je les ai approfondies en les chantant, avec quasiment une prise à chaque fois. Cela fait plus de quinze ans que je me pose la question de quand je chanterai Barbara ? Et lorsque j’ai fait l’Opéra-Garnier où j’ai interprété Vienne avec un orchestre symphonique, j’ai ressenti une telle émotion ! Je ne pouvais pas en rester là. J’ai essayé de faire miennes les chansons de Barbara, qui, au niveau de leur propos me correspondent. Je me sens bien avec ce que ça dit et la manière dont ça le dit. J’ai voulu le faire dans un immense respect mais pas dans un respect béat et tiède. Il y a des audaces dans les arrangements, dans la couleur.

Est-on impressionné quand on reprend un répertoire aussi mythique ?

Patrick Bruel: On est impressionné, comme tout acteur qui reprend Molière ou ­Shakespeare. Je suis obligé à ce moment-là de m’intéresser à l’auteure Barbara et pas à l’interprète qui m’a tellement donné. Je n’ai pas voulu aller dans une imitation, un total look, et puis je suis un homme. C’est un avantage forcément pour essayer de faire un peu oublier l’interprète féminine. C’est ce qu’avait dit Barbara quand elle avait chanté Brel et Brassens.

On vous sent presque intimidé sur l’Aigle noir …

Patrick Bruel: C’est une chanson tellement connue qu’elle a été la plus difficile à envisager. J’ai voulu que ce soit assez pop, dans une ambiance qui se balade entre Muse et Pink Floyd. Je voulais rester sobre et montrer un côté très intime de la voix avec quelque chose de plus grand derrière qui monte avec des milliers de guitares qui tombent sur elle.

Qu’avez-vous appris de toutes ces chansons ?

Patrick Bruel: Quand je chante Ma plus belle histoire d’amour, Nantes, ça me traverse le corps. Je raconte forcément un peu de mon histoire. Comme, lorsqu’on va jouer un rôle, on amène aussi quelque chose de soi. J’ai apporté beaucoup de choses personnelles et j’ai fait un grand voyage avec ce disque. C’est ce que j’ai fait de plus intime jusqu’à présent. Je suis allé loin en moi. Je suis retourné dans mon enfance, mon adolescence, mon parcours, dans mon histoire avec mon public. J’y suis retourné avec Barbara que j’ai rencontrée et qui m’avait témoigné une immense tendresse. Quand on ouvre l’album, il y a de très belles photos et sous la rondelle, la reproduction d’un des fax qu’elle m’avait envoyés où elle termine par « Très souvent, je pense à vous avec tendresse et force. » J’ai repris à mon compte la phrase dans le titre du disque, pour le lui dire à elle. C’est plus qu’un simple hommage. C’est « moi aussi, Madame, je vous remercie de vous ». Elle m’a beaucoup donné, apporté.

La chanson le Mal de vivre pourrait renvoyer à ce que nous vivons, non ?

Patrick Bruel: Complètement, mais ça se termine par la joie de vivre. Cette chanson, c’est rester debout malgré cette chape qui vient vous prendre, se glisse de manière insidieuse, vous écrase. Il y a cet instinct de survie qui oblige à regarder devant, à vous dire « c’est possible ». Au bout de chaque tunnel, il y a une éclaircie, une manière de se relever, le goût de vivre. Cette chanson est pour moi la plus forte du disque. Elle résume Barbara qui a tellement souffert.

Quels sentiments vous inspirent les attentats du 13 novembre ?

Patrick Bruel: Je me sens, comme 99 % des gens, spectateur impuissant d’un drame annoncé. On est encore dans l’émotion. La plaie est très ouverte. On a besoin de silence et de réunion. Les gens veulent comprendre. Comment expliquer l’inexplicable, l’insupportable, l’inqualifiable ? Le cri après Charlie, c’était « Plus jamais ça ». Aujourd’hui, il s’avère que ça n’a pas pris son sens. Dans mon premier tweet, j’ai écrit : « Horreur, tristesse, jusqu’à quand ? » Qui va répondre à ça ?

Très souvent, je pense à vous , chez Sony Columbia.
Une voix émouvante et tout en retenue pour Barbara.Patrick Bruel rêvait de rendre hommage 
à Barbara, qu’il a longtemps admirée en secret avant d’oser l’interpréter. Il lui dédie aujourd’hui un magnifique album aux arrangements sobres ou audacieux mêlant mélodies électro-pop (l’Aigle noir) 
et ambiances dépouillées où les notes 
de piano tombent comme des gouttes de pluie sur Nantes. Un univers mélancolique qui va bien à la voix émouvante de Bruel, qui revisite avec justesse et sensibilité le répertoire de la Dame en noir. Très souvent, je pense à vous, lui avait-elle écrit un jour. 
Il lui retourne le compliment avec cet opus tout en retenue, le plus intime du chanteur.

Voilà pourquoi ils aiment chanter Jean Ferrat


Patrick Bruel, Julien Doré, Bénabar, Cali, Patrick Fiori, Hubert-Félix Thiéfaine, Zebda… Ils font tous partie de l’album hommage à Jean Ferrat  « Des airs de liberté » et seront présents ce samedi soir au Grand Show sur France 2 consacré au chanteur d’Antraigues. https://doublenote.wordpress.com/

thieffaine1Hubert-Félix Thiéfaine : « Ferrat, de la chanson authentique »

interprète 
 »Nuit et Brouillard ».

« Pour moi Ferrat, c’est surtout les années 1960. Il y avait Ma môme, la Montagne, Nuit et Brouillard, Potemkine… Des chansons fortes et populaires avec de belles mélodies, bien arrangées et merveilleusement interprétées. C’est de la chanson authentique qu’on doit garder, ne pas oublier. J’étais bousculé quand j’entendais Nuit et Brouillard, j’avais quatorze ans. J’avoue que, né après la guerre, je ne me sentais pas vraiment concerné par tout ça, même si j’entendais mes parents et les adultes en parler autour de moi. Les paroles m’avaient impressionné : “Je twisterais les mots s’il fallait les twister/Pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez”, à l’époque le twist et les yéyés c’était mon univers, donc ça tapait dur ! (rires). Malheureusement la barbarie est toujours d’actualité; lutter contre, pour nous qui nous disons hommes civilisés, c’est important. C’est vital si on veut survivre. Pour moi, l’harmonie doit être totale entre les quatre parties d’une chanson : paroles, musique, arrangement, interprétation. Chaque partie a une égale importance. Je trouve que Ferrat avait ces qualités. Il mettait cela dans ses chansons. Quand on écoute Potemkine, ça tape, ça fouette. C’est magnifique. Il y a tout cela chez Jean Ferrat. Et sa voix, bien sûr. C’est important de chanter des artistes comme lui, qu’on n’oublie pas ceux qui sont passés avant nous, qui étaient des piliers de la chanson française. Pour les gens de ma génération, il y a Ferrat, Ferré, Brel et Brassens. Ils doivent continuer à nous servir de modèles. » https://www.facebook.com/hfthiefaine

julien_doreJulien Doré « Il y a une texture qui est vaporeuse, aérienne »

interprète « La femme 
est l’avenir 
de l’homme ».

« Je ne connais pas Jean Ferrat, je ne connais pas sa musique et mes parents n’écoutaient pas Ferrat. J’ai découvert non pas son univers mais la chanson que j’ai revisitée, La femme est l’avenir de l’homme, au moment où on me l’a proposée pour l’album. Je ne suis pas fan des albums hommages. C’est la première fois que je dis oui, mais j’ai souhaité travailler avec mon équipe, les garçons avec lesquels je suis sur scène tous les soirs, « l’ingé son » qui est celui avec qui j’ai fait mon disque. Certes, il y a une chanson qui est là avec un texte et des accords. Maintenant, il y a une relecture. Je voulais vraiment lui donner une renaissance en lui apportant notre couleur. C’était très important d’amener de l’air et du souffle. Il y a une texture qui est aérienne, vaporeuse entre l’électro et le hip-hop américain. C’est ce dont j’avais envie dans ce texte que je voulais presque parlé, par moments chanté. Je souhaitais qu’il y ait une narration et surtout apporter de l’espace à la chanson originale qui aurait pu paraître étouffante si je l’avais juste chantée de façon plate. Je ne rends pas visite, je revisite. J’ai besoin que ce qui sort de là musicalement soit exactement ce que j’aurais fait pour une chanson personnelle. Pour moi, le respect, il est là. » https://www.facebook.com/juliendoreofficiel

zebdaZebda : « Il accompagnait les militants »

interprète 
 »En groupe, en ligue, 
en procession ».

Mustapha Amokrane : « Ferrat, c’est l’artiste qui accompagnait les militants amis de nos parents, des communistes, syndicalistes qui, dans le quartier, défendaient telle ou telle cause. C’est par eux qu’on a découvert Ferrat. Nous, on a d’abord vu son engagement. Ce n’est qu’après qu’on a découvert qu’il avait fait d’autres chansons plus romantiques, plus amoureuses. On l’a connu par le biais des Fêtes de l’Huma, des militants, tous ces gens du peuple français de la cellule Louise-Michel du quartier. Dans la chanson que l’on reprend En groupe, en ligue, en procession, il dit qu’il vaut mieux qu’on soit ensemble pour revendiquer et dire des choses plutôt que seul dans son coin où on ne changera rien. Il dit : “Je suis l’empêcheur de tuer en rond/Perdant avec satisfaction vingt ans de guerre colonialiste/La petite voix qui dit non.” Ça traduit l’idéal progressiste de l’homme et la force de l’artiste qui arrive à nous dire : “Il faut marcher, y aller ensemble et même si cela ne plaît pas à certains, c’est ce que je dois faire.” Cela pose cette question : comment peut-on être aujourd’hui un artiste engagé et populaire comme l’étaient Ferrat, Montand, Signoret, des gens remplis de convictions ? Il y a quelque chose à transmettre de ce point de vue. C’est pour ça que, pour un hommage à Ferrat, on n’aurait pas pu interpréter une autre chanson que celle-ci. »

Magyd Cherfi : « Ce qui me plaît dans cette chanson, c’est qu’il nous dit : “Il faut assumer la masse. Ce côté militant de Ferrat, c’est là où il se distingue des autres, où il est beaucoup plus proche, du coup, des gens.” » https://www.facebook.com/zebdaofficiel

bruelPatrick Bruel : « Les années du vivre-ensemble»

interprète 
 »Ma môme »

« À l’époque, j’étais plus Brel, Barbara et Brassens. On arrive en 1963 dans une municipalité communiste, Argenteuil, maman est institutrice et écoutait beaucoup Ferrat. Je me souviens que j’aimais la chansonPotemkine et quasiment un an plus tard, j’aimais Amsterdam, Jef de Brel, des chansons à l’interprétation puissante, forte. Quand on m’a demandé d’interpréter une chanson de Ferrat, j’ai pensé à Ma môme. Je la trouve très belle, mélodique et évocatrice des moments de bonheur qu’on peut avoir, trouver dans la force d’une relation plus de soleil que dans tous les artifices. C’est ce que dit la chanson. Cela me rappelle plein de choses. J’ai grandi dans un milieu politisé très à gauche. C’étaient les années du vivre-ensemble. Il y avait le directeur de l’école et son fils Rachid qui était mon copain. On ne se posait pas de questions quand on allait jouer au foot, de qui était juif, qui était Arabe ou catho. On se plaisait à rencontrer l’histoire, la culture de l’autre. C’était comme ça qu’on apprenait. Cela se faisait naturellement. On vivait ensemble, on partageait les choses. » https://www.facebook.com/patrickbruelofficiel

fioriPatrick Fiori : « Aragon-Ferrat, la rencontre magique « 

interprète « Que serais-je sans toi »

« Ferrat faisait partie de la discographie de mes parents. Je ne suis qu’un digne héritier de cette musique-là et d’autres. Ferrat, c’était son engagement, sa poésie, c’était comme me le disait mon oncle “un garçon qui fait des mélodies qui semblent simples », mais qui sont atrocement compliquées. Et il avait une philosophie de vie idéale pour un grand nombre de gens à l’époque, dont évidemment les membres de ma famille. J’ai été un des premiers à embarquer sur le projet de reprises pour l’album. Je voulais absolument chanter Que serais-je sans toi. C’est une chanson sublime. Quand deux poètes (Aragon et Ferrat) décident de se rencontrer et d’écrire des choses ensemble, c’est carrément magique. Cette chanson-là, c’est une déclaration d’amour, c’est Ne me quitte paspuissance cinq ! C’est une autre sensibilité, une autre époque, une manière d’approcher les choses, une autre société. On dit qu’il faut faire connaître Ferrat à la nouvelle génération. Mais elle le connaît ! C’est un livre. Il est partout. Sa force, elle est là. Au-delà d’être un compositeur, c’est un poète intemporel. » https://www.facebook.com/patrickfioriofficiel

caliCali : « Un engagement total »

 interprète « la Montagne »

« Ferrat, c’est toujours ce qui réunit dans une famille. Chez moi, on écoutait beaucoup de chants révolutionnaires, Ferré et bien sûr Ferrat. Mon père me disait : “C’est un écorché.” C’est quelqu’un qui n’a pas peur dans ses textes. J’ai tout de suite voulu chanter la Montagne. Cette chanson, c’est comme un refuge. On a tous un lieu où on se sent bien, heureux. On ne pourra jamais atteindre ce qui s’est fait de plus haut dans l’interprétation. On fait de son mieux avec le cœur, avec la foi. C’est impressionnant de reprendre une telle chanson qui est sans doute son plus gros succès, une chanson pas mal engagée écolo. C’est le Ferrat qui aime la nature, qui découvre Antraigues, qui nous dit on appartient au lieu où l’on a décidé de mourir, on sent ça dans cette chanson. Pour moi, c’est un engagement total quoi qu’il arrive, y compris dans ses chansons d’amour. »

https://www.facebook.com/brunocali

benabar1Bénabar : « Des chansons portées par un souffle »

interprète « Potemkine ».

 « Dans l’émission de Michel Drucker, je chante Potemkine, une chanson forte. Elle cumule plein d’inconvénients de par l’histoire qu’elle raconte, la révolte du Potemkine, le film qui est mythique ainsi que la chanson qui est compliquée à interpréter. Je l’ai beaucoup travaillée en privilégiant une interprétation sobre et retenue. On n’écoutait pas beaucoup Ferrat à la maison. C’est quelqu’un que j’ai découvert plus tard. Je me souviens avoir eu un choc en écoutant Ma Môme avec le côté romance ouvrière et ce décor qu’on imagine. Après je suis entré dans la dimension politique de Ferrat. Je me souviens avoir adoré la chanson Aimer à perdre la raisonqu’on avait chantée pour les Restos du cœur – comme quoi Ferrat est vraiment un artiste populaire – qu’on avait transformée en chanson sur le divorce puisqu’on chantait Aimer à perdre la maison (rires) ! Ferrat, c’est cette grande, super belle chanson de variété et, à côté, les chansons pas uniquement « engagées » – qui est un terme un peu réducteur –mais des chansons portées par un souffle. C’est la poésie et ça évoque tout un monde du XXe siècle, de communisme, d’Union soviétique, du bloc de l’Est, de la guerre froide. Il y a un côté historique. C’est important de faire revivre les grands auteurs, les poètes. Ferrat, c’est quelqu’un j’imagine qui est beaucoup étudié à l’école. C’est un courant de la gauche française et du XXe siècle qui apporte quelque chose. » https://www.facebook.com/Benabarofficiel

Jean Ferrat, un hommage à plusieurs voix


???????????????????Jean Ferrat  « Des airs de liberté » –  Marc Lavoine, Patrick Bruel, Cali, Julien Doré, Raphaël, Benjamin Biolay et Catherine Deneuve… saluent la mémoire du chanteur disparu il y a cinq ans avec un bel album de reprises.  

Cinq ans après sa disparition le souvenir de notre ami Jean Ferrat reste toujours aussi fort. Les mots du chanteur qui nous a quittés le 13 mars 2010 manquent et sa voix chaude, son regard profond et amical restent à jamais gravés dans nos cœurs. Ferrat c’était la poésie, l’émotion, le cri et des milliers d’admirateurs de ce passeur d’une chanson libre, pudique, amoureuse de la vie comme des vers d’Aragon auxquels il aimait mêler sa plume. Jean Ferrat incarnait cette France fraternelle, toujours prête à s’engager pour un idéal commun. Il était porté par un immense public. Une foule d’anonymes émus par sa disparition qui avaient tenu à saluer sa mémoire au cimetière d’Antraigues-sur-Volane, tandis que quatre millions de téléspectateurs avaient suivi la cérémonie de ses obsèques retransmise en direct à la télévision.

Permettre à cette œuvre exceptionnelle de se poursuivre

Par bonheur, il reste les chansons du poète qui a su magnifiquement chanter l’amour, l’injustice, la France des travailleurs. Un répertoire célébré par plusieurs générations de chanteurs dont Enzo Enzo, Clarika, Jehan, Sanseverino, Allain Leprest, André Minvielle, D’de Kabal et Francesca Solleville, lors d’un spectacle particulièrement émouvant présenté par Michel Drucker, qui a toujours été très proche de Ferrat, à la Fête de l’Humanité en septembre 2010.

Aujourd’hui, le monde de la chanson lui rend hommage avec un album de reprises de ses plus belles chansons baptisé Des airs de liberté. Un projet auquel tenait Marc Lavoine, qui s’était lié d’amitié avec Jean Ferrat  https://www.facebook.com/pages/Jean-Ferrat/43210575439 rencontré lors de l’émission Stars 90, qui a réussi à convaincre Gérard Meys, ami et producteur depuis ses débuts, de sortir ce disque collectif , à paraître lundi chez Sony Music. Un album original composé d’un prestigieux casting d’artistes dont Patrick Bruel, Cali, Catherine Deneuve et Benjamin Biolay, Dionysos, Julien Doré, Patrick Fiori, Grégoire, Marc Lavoine, Patricia Petibon, Raphaël, Sanseverino, Natasha St-Pier, Hubert-Félix Thiéfaine et Zebda.

Une palette d’interprètes qui permet à l’œuvre exceptionnelle de Ferrat de se poursuivre. Un répertoire de quinze chansons qui s’ouvrent par Camarade interprétée par la voix de velours de Marc Lavoine. La Montagne ardéchoise prend des accents de Catalogne avec Cali. Il y a les ambiances pop-rock d’Aimer à perdre la raison revisitée par Mathias Malzieu, du groupe Dionysos. La femme est l’avenir de l’homme se fait sensuelle sous la voix de Julien Doré sur fond d’arrangements électro. Patrick Bruel chante de manière très émouvante Ma Môme. Catherine Deneuve et Benjamin Biolay offrent un duo sensible sur C’est beau la vie.

Le timbre fragile de Raphaël fait mouche sur J’arrive où je suis étranger. Patrick Fiori donne du souffle à la bouleversante Que serais-je sans toi, tandis que Grégoire nous touche avec son interprétation tout en tendresse de Tu aurais pu vivre. Sanseverino, lui, met le feu sur Je ne suis qu’un cri. On retient ses larmes sur Nuit et Brouillard chantée par Hubert-Félix Thiéfaine et on serre les poings à l’écoute d’En groupe, en ligue, en procession interprétée avec fougue par Zebda.

La Québécoise Natasha St Pier est très bien sur Nous dormirons ensemble, ainsi que Patricia Petibon en duo solaire avec Marc Lavoine surla Matinée. Un album qui se clôt par la vibrante Ma France chantée par Jean Ferrat, plus vivant que jamais.

Album hommage à Jean Ferrat Des airs de liberté, chez Sony Music-Columbia.