Yael Naim : « Avant, j’étais dans une bulle »


YaelNaim1Yael Naim – Après « She Was a Boy », la chanteuse franco-israëlienne sort « Older ».
Un album pop-folk solaire et intimiste composé avec son complice David Donatien à découvrir au Cirque d’hiver en mai. 
Yael Naim https://www.facebook.com/yael.naim fait partie de ces artistes qui mettent toute leur vie dans leur musique. Après le tube New Soul en 2007 et She Was a Boy, son précédent disque, la chanteuse franco-israélienne avait envie de parcourir le monde pour mieux se renouveler et se sentir vivre. Elle revient avecOlder, nouvel album qui fait écho à ces instantanés de vie aux sentiments contradictoires, où elle connut la joie de la naissance mais aussi un deuil. Un disque délicat, résultat d’une démarche artistique commune entre elle et David Donatien avec qui elle travaille depuis dix ans. Entre eux s’est construit un univers sensible et une complicité les réunit dans une même vision de la musique. Une rencontre magique qui relève de « quelque chose de mystérieux », confie Yael Naim : « Dès le début, on a été comme deux aimants. On s’est rencontrés en jouant pour une autre artiste, j’étais la pianiste, lui le percussionniste. Un jour, j’ai fait écouter mes morceaux à David. J’étais impressionnée par son calme, sa vision des choses et son côté apaisant. C’est le premier à m’avoir encouragée à faire ma musique jusqu’au bout. »

Yael et David se sont inventé un univers musical souvent bricolé à partir d’instruments vintage. Comme pour leur premier album composé en appartement avec trois fois rien. Pour Older, c’est surtout la recherche de sonorités nouvelles qui les a motivés : « On a utilisé des instruments comme l’orgue Farfisa, des boîtes à rythme, un xylophone, une basse, un piano Dulcitone et ses ambiances métalliques. Notre premier album avait été réalisé avec juste un ordinateur. Pour celui-ci, on a souvent travaillé à distance car on avait besoin de bidouiller nos idées chacun dans son coin. On a passé de longs moments seuls à interagir sur le travail de l’autre. Et surtout, on avait envie de composer ensemble alors, qu’avant, c’était principalement moi qui composais. Ça nous a permis d’avoir un changement de son. »

Une complicité très forte qui donne souvent le meilleur, même si leur relation ne va pas toujours sans tension : « On est tous les deux très têtus et chacun a des convictions artistiques affirmées, sourit Yael, mais à un moment quand le déclic se fait, c’est tellement fort que ça nous procure une force incroyable. » Older évolue dans des ambiances pop-folk, blues ou classique renforcées par la présence de chœurs comme dans Trapped où l’on retrouve les voix des 3someSisters.

Un registre aux contours introspectifs qui semble dessiner un chemin entre le début de la vie avec des chansons comme Make a Child et l’idée de disparition à travers le titre Meme Iren Song ou encore Older qui évoque la perte d’un être cher. « Cet album a été créé dans la période où j’ai vécu la mort de ma grand-mère maternelle qui a beaucoup compté pour moi. Avant, j’étais dans une bulle et je pensais m’échapper du cycle de la vie. Et il y a eu la naissance d’un enfant, les sensations que cela procure, la place qu’on donne à chaque chose. » Une période dont elle est ressortie avec « un goût très fort pour la vie », dit Yael Naim dont la voix paraît plus épanouie : « Cela a libéré quelque chose peut-être. Ma voix est plus affirmée et j’ai moins peur. » Une nouvelle Yael Naim que l’on va bientôt retrouver sur scène avec un rendez-vous en mai au Cirque d’hiver Bouglione : « Jouer sur une scène centrale ça va permettre d’autres sensations, comme celle de pouvoir se regarder entre musiciens. C’est une manière plus naturelle de jouer de la musique en étant entouré du public. »

Album Older, chez Tôt ou Tard. Tournée à partir du 28 mars, dont le 27 avril 
au Printemps de Bourges et le 27 mai 
au Cirque d’hiver Bouglione, Paris 11e.

Cali brûle la vie avec un album généreux


CaliCali – Le chanteur revient avec l’Âge d’or. Un disque solaire, teinté d’énergie et de
mélancolie, dans lequel il rappelle qu’il n’y a rien de plus précieux que l’existence.

Cali n’a jamais manqué d’énergie. Il le prouve depuis les débuts d’une carrière marquée par des concerts où il ne cesse de mouiller la chemise. Il revient avec l’Âge d’or, nouvel album du chanteur catalan qui nous rappelle qu’il n’y a rien de plus précieux que l’existence. À l’instar de la Vie, quoi, premier single d’un disque généreux et teinté d’optimisme, reflet du tempérament de Cali https://www.facebook.com/brunocali

: « Le mot “vie” est tellement beau ! confie-t-il. Cette chanson, venue spontanément, est comme une étincelle qui a allumé un feu. » L’Âge d’or, le titre de cet album empli de fougue et de mélancolie, fait écho à la célèbre chanson écrite en 1966 par Léo Ferré. Une manière d’hommage à celui qui reste un modèle pour lui : « Cette chanson que je reprends sur mon album me touche particulièrement car elle est d’un espoir absolu, alors que souvent Ferré va vers la tristesse et le côté sombre. » Un répertoire de quatorze chansons tournées vers l’avenir, avec un message que Cali souhaitait adresser aux enfants : « Une manière de leur dire que ce n’était pas mieux avant. À chaque instant de la vie, on peut fixer de beaux moments pour se construire des souvenirs importants. »

Un disque synonyme de tendresse, comme l’évoque la pochette où on le voit avec sa fille de neuf ans, Coco, qui donne son prénom à une chanson, ainsi que Poppée, son autre fille de deux ans : « C’est important de dire “je t’aime” à ses enfants, j’ai voulu graver ces moments. » Un registre voyageur qui nous emmène du côté d’Ostende, en Belgique, et des ambiances celto-rock dans le Grand Chemin, avec l’Écossais Jimme O’Neill, leader de The Silencers : « C’était un fantasme personnel que de lui proposer de chanter avec moi ! (rires). Quant à Ostende, il faut aller là-bas tellement la lumière est incroyable. » Un disque lumineux, chargé d’émotion, qui parle d’amour et de révolution à l’image du Cœur chargé comme un fusil (hommage à son grand-père résistant), de fraternité (Camarade) et de temps qui passe, Tout ce qui ne reviendra plus. Un registre plein de vie qui va lui permettre une fois encore de tout brûler sur scène.

Album l’Âge d’or, Sony-Columbia. Tournée à partir 
du 26 mars ; au Zénith de Paris, le 12 mai.

Noel Gallagher, rock brûlant


GALLAGER credit: Lawrence Watson.
Noel Gallagher – L’ex-guitariste d’Oasis sort l’excellent Chasing yesterday  avant son concert parisien le 12 mars.

Ancien guitariste et compositeur d’Oasis, Noel Gallagher n’est décidément pas à court d’inspiration. Après des années de disputes avec son frère Liam, chanteur du groupe anglais qui s’est séparé avec fracas en 2009, juste avant leur concert au festival Rock en Seine, il poursuit sa route en solo. Avec Chasing Yesterday (chez Pias), il entame un nouveau chapitre de sa carrière, avec pour la première fois un album qu’il produit lui-même. Cet enregistrement montre une nouvelle fois l’étendue de son talent de compositeur à travers un registre aux contours brit-pop où se mêlent ambiances rock west coast et space jazz. Un album où se croisent ballades et hymnes rock taillés pour les stades, à l’image du fédérateur single In the heat of the moment. Un opus presque expérimental pour Noel Gallagher, qui s’autorise toutes les sonorités, allant jusqu’à convoquer un saxophone dès le morceau d’ouverture, Riverman : « Je sais que je vais être accusé de crime “saxuel”. Rien à foutre ! » lance-t-il.

Mais ce sont surtout les guitares qui montent en puissance dans ce deuxième album solo du musicien de Manchester, qui s’est entouré pour son groupe, High Flying Birds, d’anciens membres d’Oasis. Il y a aussi la présence de l’ex-guitariste des Smiths, le créatif Johnny Marr, sur Ballad of the Mighty I, qui clôt cet album au rock brûlant très réussi. Un répertoire qu’il va maintenant défendre sur scène avec son groupe au cours d’une grande tournée européenne. Avec un concert très attendu en France, le 12 mars, au Zénith de Paris.

Luce, Chaud devant !


Luce(c)Paul Rousteau(sdp)Luce – La chanteuse sort un album dansant et coloré, réalisé avec la complicité de Mathieu Boogaerts.

Elle pourrait danser n’importe quoi. À commencer par la Polka, titre un brin rétro et teinté d’un humour décalé extrait de son nouvel album, Chaud. Frange au carré et visage tout en rondeur, Luce  https://www.facebook.com/lescouleursdeluce a laissé derrière elle les chansons aux contours burlesques de son premier disque, Première Phalange. La chanteuse originaire de Perpignan a grandi et revient avec un opus mêlé de gaieté et de mélancolie sur fond de textes faussement naïfs. On pense aux ambiances bossa minimalistes du lunaire Mathieu Boogaerts. Ça tombe bien, on retrouve le chanteur à la réalisation et aux compositions de cet album tout en légèreté. On aime la fraîcheur du répertoire de Luce découverte dans l’émission Nouvelle Star (dont elle fut la gagnante en 2010), où l’on remarqua son talent d’interprète d’une large palette musicale, chantant aussi bien Philippe Katerine que les Rolling Stones, Brel, Dalida, M ou Guesch Patti. Luce adore chanter mais aussi écrire. En témoignent trois textes qu’elle cosigne (Polka, Vernis et Chaussures). Des chansons qui sourient à la vie, conjuguent le second degré et la provoc. À l’image de le Feu au cul !, Malibu, Chat doux, Ton crâne, M’attends pas. Soit le registre d’une artiste dont les chansons dansantes et facétieuses ne devraient pas avoir de mal à s’imposer. De son vrai nom Lucie Brunet, elle a choisi Luce pour nom de scène. Comme la lumière colorée qui éclaire aujourd’hui son univers d’un éclat prometteur.

Album Chaud, Tôt ou tard. En première partie de Mathieu Boogaerts du 8 mars au 19 avril.